Ah la douloureuse étape de l’angoisse de la séparation… J’en avais entendu parler, bien sûr, un peu comme un mythe ou une légende mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si difficile à traverser.
Pour ce qui est des pics de croissance, j’étais préparé. Je savais bien que ce n’était pas facile, que bébé devenait grognon et collant mais ça ne dure que un ou deux jours. Chez nous, c’était rien comparé à cette foutue angoisse de la séparation. Alors oui, c’est une étape naturelle et surtout primordiale pour le développement de bébé, mais qu’est-ce qu’elle est dure à vivre ! Autant pour lui que pour moi d’ailleurs.
L’angoisse de la séparation, qu’est-ce que c’est ?
C’est une étape de développement très important pour bébé puisque c’est le moment où il comprend que lui et sa mère ne sont pas la même personne. En comprenant ça, il se rend compte qu’elle peut donc partir et ne jamais revenir, ce qui l’angoisse beaucoup. Du coup, en général, bébé se met à hurler dès que vous quittez la pièce. C’est aussi la période où il peut avoir « peur » des inconnus. Cette phase intervient vers 6/8mois (plutôt vers 8 en général). La majorité des bébés (et leur parent) y ont droit et elle dure plus ou moins longtemps en fonction de chaque enfant.
Comment faire face à l’angoisse de la séparation ?
J’ai cherché, cherché, cherché et encore cherché mais je n’ai trouvé aucune réponse à cette question. En gros, il suffit d’attendre que ça passe et que bébé comprenne que quoi qu’il arrive, vous reviendrez toujours.
Il y a quand même des choses qui peuvent aider un petit peu comme le fait de jouer avec lui à cache-cache. Je vous conseille de le faire le plus tôt possible et le plus souvent possible quand il s’approche de l’âge de l’angoisse de la séparation. Ça lui permet de comprendre que ce qu’il ne voit pas, ne disparaît pas pour autant.
Autre point sur lequel je suis tombée et que j’aurais aimé savoir plus tôt, les bébés qui ont l’habitude de voir du monde vont passer cette étape plus rapidement.
Mon fils, son angoisse de la séparation et moi
Autant vous dire dès le début, il n’y a que deux survivants sur trois mais je vais laisser un peu de suspens…
Depuis sa naissance, mon fils est très « indépendant ». C’est un bébé qui demande très peu les bras ou le contact en général, au bout d’une dizaine de jours de vie il s’endormait déjà toute la nuit (réveils juste pour téter) et tout seul, en journée aussi il faisait sa petite vie. Autour de 4 mois, il a pas mal changé notamment au niveau des nuits, c’était plus irrégulier. Mais en journée, c’était un régal.
Et puis, vers 6/7 mois, il a commencé à changer. Il nous a fait des nuits bien plus agitées qu’on a mis sur le comte des dents mais surtout, il est devenu hyper grognon et râleur en journée. Comme je dis, il « pleurnichais » beaucoup. Je sentais bien que ce n’était pas de la douleur, de la fatigue ou de la faim mais des pleurs que je n’arrivais pas à expliquer. J’ai quand même fait un petit tour chez le pédiatre qui m’a confirmé que tout allait bien. J’étais rassurée mais je ne comprenais quand même pas.
C’était de pire en pire au fil des jours au point où parfois, il pleurnichait TOUTE la journée non stop. Et ça se transformait en « vrais » pleurs si je m’éloignais de lui donc je n’essayais même pas de quitter la pièce. Les siestes qu’il faisait habituellement dans sa chambre sont devenues un enfer, il dormait sur moi sinon rien. Du coup, je ne pouvais rien faire. Même lui préparer sa nourriture était compliqué. Heureusement, les nuits elles, étaient plutôt correctes. Un ou deux réveils pour la sucette tout au plus. J’ai commencé à fortement suspecter l’angoisse de la séparation mais ça me paraissait quand même un peu tôt. Surtout que, quand il croisait des inconnus, il était très sociable et hyper souriant. Et puis même avec mon mari, il était beaucoup plus agréable qu’avec moi.
Pour celles qui ne le savent pas, je travaille en freelance et j’ai choisi de ne pas faire garder mon fils donc je passais toutes mes journées avec lui. Il y a des moments où je craquais complètement, où je m’effondrais en larmes quand mon mari rentrait du travail. Il a d’ailleurs pris quelques jours de congé pour pouvoir m’aider et me permettre de relâcher la pression un petit peu.
Et puis, on a atteint un nouveau niveau puisque les nuits sont, à leur tour, devenues INFERNALES. Il refusait de s’endormir seul dans son lit comme il avait l’habitude de le faire. Le fait que je sois à côté de lui ne suffisait pas, il fallait que je le porte pour qu’il s’endorme. Il fallait aussi que j’attende qu’il entre dans un sommeil profond pour pouvoir le poser sinon, il se réveillait et repartait en crise de larmes. C’est donc ce que je faisais avec culpabilité, parfois.
Qu’on se le dise, je ne suis pas pour laisser pleurer un bébé pour qu’il « s’habitue » ni pour la technique du 5-10-15 mais en même temps, je me disais qu’il allait s’habituer à mes bras et ça me faisait peur. Je ne juge pas celles qui adhèrent à ces techniques (d’ailleurs maintenant que je suis maman, je ne juge aucun parent, on fait juste ce qu’on peut) mais je n’ai jamais voulu laisser pleurer mon fils. J’ai quand même essayé de le calmer en posant ma main sur lui, en lui chantant une berceuse, en lui parlant mais rien ne le calmait à part mes bras. Du coup, je le calmais et l’endormais quasi-systématiquement dans mes bras.
Sauf que ça ne s’est pas arrêté là puisqu’il s’est mis à se réveiller aussi en pleine nuit et pareil, il fallait le bercer pour qu’il s’endorme. Petit bonus pour bien m’achever, il fallait que JE le berce, pas son papa. Donc c’était tout pour ma pomme. Plusieurs fois, j’ai craqué et je l’ai pris dans le lit avec nous pour grappiller quelques heures de sommeil. Des journées épuisantes suivies de nuits hachées. J’étais au bout du rouleau. Non seulement physiquement mais le pire, c’était moralement. Je me disais que ça allait durer toujours, qu’il allait s’habituer à mes bras et ne plus savoir s’endormir seul. Je remettais en question mes choix. Peut-être que je n’aurais pas dû « céder » chaque fois qu’il a pleuré. Ou peut-être qu’ils avaient raison de me dire qu’il allait devenir capricieux. Et peut-être que… Et peut-être que…
J’ai fini par prendre une décision. J’ai ASSUMÉ de le porter. Il avait besoin de moi et j’avais envie d’être là pour lui. On est donc parti sur des câlins à gogo. Physiquement, j’étais toujours aussi ko mais moralement, ça allait mieux même si j’ai quand même craqué quelques fois.
Pour m’alléger un petit peu, j’ai très souvent passé mes journée chez ma maman. C’est ce qui m’a aidée à tenir le coup les nuits. Et c’est là que je me suis rendue compte que voir du monde lui faisait un bien fou. Il passe ses journées avec moi et quand on sort en balade il ne côtoie pas directement des gens. Du coup je pense que ça a accentué son angoisse de la séparation. Là, il voyait du monde et se rendait compte que j’étais toujours là. J’ai ensuite commencé à le laisser une ou deux petites heures et aucun soucis au moment du départ. Il passait un bon moment et était tout content de me retrouver quand je le récupérais.
Petit à petit, il est devenu plus agréable quand on était que tous les deux à la maison. Il pleurnichait moins et a recommencé à sourire, rire, jouer. J’ai retrouvé mon petit clown, mon petit garçon rigolo.
Un point pour maman. Zéro pour l’angoisse de la séparation.
Pour ce qui est des nuits, terminé les besoins de gros câlins interminables, il a recommencé à s’endormir tout seul. Alors, non, il n’a pas fait ses nuits tout de suite. Il se réveillait encore plusieurs fois, parfois juste pour la sucette, parfois il avait besoin que je pose ma main sur lui pour se rendormir mais on est bien loin des crises qu’il faisait.
L’angoisse de la séparation VS moi : Qui a gagné ?
Je pense que je peux dire que j’ai gagné. Les grosses crises sont dernière nous, les journées sont très agréables. Mais cette fichue angoisse de la séparation a résisté longtemps. Les nuits sont resté encore très agitées pendant un moment. En journée, il a eu encore longtemps besoin d’être contre moi par moment mais ça, c’est normal. En tout, ça a duré un bon mois et demi avec une grosse période de crise plus intense de 2 semaines environ.
Ce que je vais dire va sembler tellement cliché mais c’est tellement vrai… Peu importe à quel point c’est dur. Peu importe à quel point c’est fatigant. Et peu importe à quel point ça semble sans issu. Ce n’est, à chaque fois qu’une période. Ça passera. Et là, je m’adresse directement aux parents et un peu plus aux mamans, ne soyez pas trop dure avec vous-même, écoutez-vous, faites-vous confiance. Et puis, trouvez du soutien pour parler quand vous en avez besoin mais aussi pour vous alléger. Dans le cas de l’angoisse de la séparation, c’est difficile de demander de l’aide pour bébé mais vous pouvez toujours demander qu’on mette un peu d’ordre chez vous ou qu’on vous prépare un bon petit plat. Toute aide est bonne à prendre, croyez-moi !
Pour que cet article soit le plus utile possible, n’hésitez pas à partager vos astuces ou votre vécu 🙂
Charlotte - Enfance Joyeuse
mai 17, 2019Merci pour ce retour d’expérience. C’est vrai que l’angoisse de la séparation n’est vraiment pas facile et en tant qu’éducatrice, j’essaie toujours de prendre en considération la difficulté de cette phase pour les enfants mais aussi pour les parents. J’ai d’ailleurs écrit plusieurs articles à ce sujet.
Comme tu le soulignes, c’est une phase importante du développement du bébé qui peut être vécue de manière plus ou moins rude…
Ecouter son bébé, s’écouter soi-même comme tu le soulignes, me semblent être les meilleurs conseils…